L’époque où Tom Boonen est devenu champion du monde sur un vélo de route Time en 2005 est révolue depuis longtemps. Time, la célèbre marque de vélos qui a autrefois connu les plus hauts sommets avec des coureurs tels que, Tom Boonen comme mentionné précédemment, mais aussi Thomas Voeckler, Sylvain Chavanel, Paolo Bettini ou Julien Absalon, est aujourd’hui en difficultés. C’est ce que rapporte la société mère Rossignol.
Rossignol est un groupe français spécialisé dans les équipements sportifs, principalement pour les sports d’hiver et aussi la société à l’origine des marques de vélos Felt et Time. Le groupe signale que les ventes de cadres ont diminué près de la moitié au cours de l’année écoulée, alors que les coûts de production sont restés les mêmes et que la capacité de production est trop limitée, ce qui rend impossible d’offrir des prix de vente compétitifs.
La situation a obligé la direction de Rossignol à convoquer ses partenaires sociaux le 20 février pour discuter des pistes restantes. Le groupe a l’intention d’apporter des changements majeurs dans l’activité des vélos Time et dans l’usine de Gajary en Slovaquie.
Les pistes discutées pour Time sont la réduction des effectifs, la fermeture de l’usine en Slovaquie ou encore la vente totale de l’usine. Les activités liées aux chaussures et aux pédales (également diffusées sous le nom de Time, ndlr) seront exemptées de cette restructuration.
Sous la houlette de Roland Cattin, patron emblématique et fondateur de la marque de vélos, Time a pu plus ou moins limiter le déclin. Mais après sa mort prématurée en 2014, les choses sont allées de mal en pis. La marque peine apparemment à se renouveler et à retrouver son audience sur le marché français et international.
Les employés de Time Sport ont été informés que cet examen concerne le site de production et d’assemblage des cadres en carbone à Gajary et le siège de la marque à Saint-Jean-de-Moirans, en France. Ce dernier lieu accueille 15 employés des départements des ventes, du marketing et de la recherche et développement.
L’année dernière, Rossignol a également annoncé un plan de restructuration conduisant à la fermeture de son usine de Voreppe en France, entraînant la perte de 29 emplois. Gajary et Saint-Jean-de-Moirans doivent maintenant espérer ne pas subir le même sort.
Deux acheteurs ont déjà manifesté leur intérêt pour l’achat de l’usine de Gajary, bien qu’il ne soit pas certain que Rossignol soit déjà prêt à la vendre, avec ou sans la technologie RTM brevetée (une sorte de technique de tressage du carbone, ndlr). Une dernière possibilité est de déplacer la production en Asie, où la plupart de ses concurrents construisent déjà leurs cadres. Rossignol avait auparavant déplacé la production d’une autre marque de la France vers la Chine.
Une chose est sûre, nous croisons les doigts pour que cette marque emblématique ne disparaisse pas.
Source : Matos Vélo