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Test : Fuell Flluid, un speed pédélec franco-américain

Malgré l’augmentation du télétravail et la flambée des prix du carburant, la Belgique devient un véritable goulet d’étranglement pour la circulation. Les solutions de mobilité alternatives ont logiquement du succès, et le vélo électrique se démarque nettement des autres. Dans ce segment en expansion rapide, le « speed pédélec » à assistance électrique jusqu’à 45 km/h est un créneau particulièrement intéressant : le concept associe une vitesse moyenne relativement élevée à une autonomie convenable, pour un coût au kilomètre faible, voire négatif dans certains cas (avec une indemnité vélo). Comme vous évitez les embouteillages et que le moteur vous donne une poussée supplémentaire lorsqu’il y a un fort vent de face, votre itinéraire est beaucoup plus prévisible que lorsque vous vous déplacez en voiture ou en transports publics. Même lorsque le temps est mauvais ou que les jambes ne coopèrent pas, vous vous rendez à votre travail et en revenez rapidement et pas rarement sur de belles routes à faible trafic.

** Découvrez le score Becycled du Fuell Fluid à la fin de cet article.

A propos de Fuell

On peut trouver un tel bolide électrique dans les catalogues d’un groupe restreint de marques suisses, allemandes ou néerlandaises, mais elles sont si populaires qu’elles ont du mal à faire face aux commandes et, deuxièmement, elles maintiennent un prix déraisonnablement élevé. Le nouveau venu, Fuell, originaire d’Amérique, prétend, avec son Flluid, être en mesure de fournir un speed pédélec puissant dans un délai très court et à un prix beaucoup plus attractif. Fuell a été fondée par Erik Buell, ancien ingénieur de Harley-Davidson et fondateur de Buell, ainsi que par les Français Frédéric Vasseur et François-Xavier Terny.
Y a-t-il un piège ? Nous nous chargeons de le découvrir pour vous.

Il existe grosso modo deux types de speed pédélecs. D’une part, il existe des e-bikes courants qui, grâce à un moteur adapté, fournissent une assistance jusqu’à 45 km/h au lieu de 25. La plupart des autres composants sont identiques à ceux du même modèle, mais moins puissants, ce qui permet bien sûr de maintenir le prix bas. À l’autre extrémité du spectre, nous trouvons des vélos plus chers, comme ce Flluid, qui sont spécialement construits pour une haute vitesse. Grâce à ses deux batteries amovibles de 504 Wh chacune, il a une plus grande autonomie, le cadre est plus solide pour supporter le poids supplémentaire, et il a des pneus, des moyeux et des freins modifiés, etc. Le moteur central exclusif à Fuell, dispose d’une puissance nominale de 500 W et d’un couple de 100 Nm, qui garantit une accélération puissante. Et tout cela pour 5 495 €, alors que dans ce segment innovant, il faut généralement compter sur un montant quasiment double. Avec une indemnité vélo de 25 centimes d’euro par km et 3 trajets par semaine de 20 km aller-retour, vous récupérez le prix d’achat en moins de 4 ans. Et cela sans compter les économies de carburant réalisées lorsque vous laissez votre voiture à la maison.

Un vélo robuste

Fuell étend la robustesse du cadre à ses composants : par exemple, le guidon, la selle avec tige de selle à suspension, la fourche à suspension rigide et les roues solides conviennent également aux navetteurs exigeants. Un phare haute performance est installé et la béquille centrale fixée sont des atouts supplémentaires. L’entraînement du moteur jusqu’au moyeu Shimano Alfine 8 se fait par l’intermédiaire d’une courroie Gates Carbon Beltdrive, qui permet d’économiser l’entretien ; l’ensemble est clairement conçu pour une utilisation intensive dans toutes les conditions météorologiques. Alors où est la différence de prix avec des concurrents beaucoup plus chers ? Il est évident que vous payez moins pour la reconnaissance du nom comparé à un Stromer ou un Riese & Müller. Ensuite, vous devez être capable de vivre avec certains des défauts que les marques établies ont déjà maîtrisés. Le cockpit, par exemple, a l’air un peu chaotique avec son enchevêtrement de câbles, alors qu’aujourd’hui, ils peuvent être soigneusement intégrés au cadre et au guidon. De plus, vous n’avez pas à chercher la connectivité avec votre smartphone ou votre ordinateur de vélo. Le logiciel semble même un peu immature, car la gamme, par exemple, ne peut être affichée correctement. Ici et là, le Flluid donne l’impression d’être encore un peu « inachevé ».

Assistance et autonomie

Ce manque d’informations sur l’autonomie nous a d’abord fait vivre une certaine « angoisse de l’autonomie » (la crainte de voir la batterie se vider avant d’arriver à destination, ndlr). Lors du premier trajet, après seulement 25 km, la batterie a indiqué qu’elle serait bientôt à plat, et nous n’étions même pas à mi-chemin. On ne savait pas que le système activerait automatiquement la deuxième batterie lorsque la première serait presque vide. Maintenant, nous devons admettre que lors de cette première sortie, nous avions laissé le support maximal activé. Ce n’est certainement pas toujours nécessaire, comme cela s’est avéré. Le Flluid a 5 niveaux de support : Au niveau 1, vous obtenez environ 250 W, puis la puissance augmente de 100 W à chaque fois. Dans le réglage le plus bas, le moteur compensera simplement le poids supplémentaire du vélo – le Flluid pèse 34 kg. Dans la position la plus haute, le moteur Bofeili développe un maximum de 750 W et alors, avec un petit effort, vous pouvez réellement approcher les 45 km/h. Oui, il vous faudra travailler dur pour y parvenir : les speed pédélecs tiennent rarement la vitesse de pointe promise. Cependant, il est beaucoup plus confortable et économique de rouler à 35-37 km/h en mode 2 ou 3, en réservant la puissance supplémentaire pour les sections les plus exigeantes de votre itinéraire. Une fois que l’on a compris le concept, il est tout à fait possible d’atteindre 60 km et plus avec une petite marge sur les batteries.

Les chiffres du quotidien

Le Flluid est l’un des speed pédélecs les plus lourds du marché et sur les pentes raides, la vitesse diminue considérablement, même en mode d’assistance le plus élevé. Sur tous les itinéraires que nous avons parcourus au cours de ce test, nous avons atteint une vitesse de déplacement moyenne d’exactement 30 km/h. Cela peut sembler faible, mais notre itinéraire de référence – entre la Huldenberg et Steenokkerzeel – franchit 250 mètres de dénivelé positif en un seul trajet et plusieurs traversées d’axes de circulation. Cela peut sembler peu, mais notre parcours de référence – entre Huldenberg et Steenokkerzeel – franchit 250 mètres d’altitude en un seul trajet et plusieurs traversées d’axes fréquentés, ce qui casse inévitablement un peu le rythme. Multipliez ce chiffre par deux et ajoutez une lourde sacoche d’ordinateur portable à l’équation, et vous comprendrez que 30 km/h en moyenne, c’est tout à fait raisonnable. Ce qui est remarquable, c’est que nous sommes à peine 3 km/h plus rapides que sur notre vélo de route sur le même parcours, et 7 km/h plus rapides que sur un vélo de trekking. Il est vrai qu’avec un vélo sans assistance, nous devons consommer notre propre énergie et cela est difficile à maintenir toute une semaine (du moins pour l’auteur de cet article).

Les déplacements quotidiens sont donc parfaitement possibles avec le Fuell. De plus, c’est un réel plaisir de pouvoir contrôler totalement l’effort que l’on souhaite fournir sur son trajet. Le cadre aurait pu celui d’une moto, car le vélo se conduit de manière très ferme et vous fait plonger dans les virages en toute confiance, notamment grâce aux larges pneus convexes Pirelli CYCL-E Granturismo. Parfois même avec trop d’enthousiasme, car les pédales sont très basses par rapport au sol. La direction est absolument précise, et pourtant le Flluid est aussi très confortable. En fait, elle ressemble un peu à la moto Buell d’antan, qui, par coïncidence, est née du même créateur. Seuls les freins auraient pu être plus puissants, bien qu’il s’agisse de freins à disque hydrauliques de Tektro, mais dans tous les cas, le Flluid a un très bon rapport qualité-prix.

Nous avons également testé le temps de charge qui est de 5 heures pour les 2 batteries ensemble, selon le site web de Fuell, et cela semble à peu près correct. Pour charger une seule batterie, il faut compter environ 2 heures. Cependant, pendant notre période de test, nous avons reçu deux chargeurs séparés et c’est pratique, car l’électronique ne peut pas passer d’une batterie à l’autre toute seule. En d’autres termes, si vous n’avez qu’un seul chargeur (vous devez acheter un chargeur supplémentaire pour 69 €, ndlr), vous devez changer manuellement le chargeur pour la deuxième batterie lorsque la première est complètement chargée. Ce problème peut éventuellement être résolu par une mise à jour du logiciel, mais la gestion de la batterie aurait pu être un tout petit peu meilleure.

Conclusion

Le speed pédélec Fuell Flluid est disponible en gris foncé, bleu ou argent et vous pouvez choisir entre 2 tailles, medium ou large. Le délai de livraison estimé est, à la date de publication de cet article, de 1 à 2 semaines. Le prix de vente de référence du Flluid est de 5 495 €, mais après une recherche rapide sur votre moteur de recherche préféré, vous pouvez trouver ce vélo bien moins cher.

Le choix d’un speed pédélec dépend de nombreux facteurs. Mais si vous décidez que vous êtes sur le marché pour un tel engin rapide sur deux roues et si votre trajet quotidien n’excède pas 60 km (sans recharge), alors vous devriez certainement considérer le Fuell Fluid qui est très complet et dont le prix est attractif.

Plus d’infos : Fuell.be

Fuell Flluid | VÉLO ÉLECTRIQUE speed pédélec

Sensation de la route9
Apparence6.5
Finition6
Entretien9
Confort7
Moteur7
Batterie8
Qualité-prix8
7.6 out of 10
Top ! Speed pédélec très complet ; Prêt pour une utilisation intensive ; Prix démocratique pour ce type de vélo. Points faibles ... Sensation de prototype ; Poids relativement élevé ; Cockpit encombré ; Opportunités ratées en termes de connectivité et de gestion de la batterie.
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